L’Agora rencontre Ibrahim Maalouf

Une carrière de trompettiste inéluctable

Artiste né dans une famille de musiciens, sa vocation lui était comme destinée. Après son passage au Conservatoire de Paris, Ibrahim Maalouf a tracé son chemin pour devenir l’un des trompettistes les plus écoutés au monde. Il doit notamment son succès international à sa trompette à quatre pistons, inventée dans les années 1960 par son père, Nassim Maalouf. Pourtant cette technique, si réputée, est décrite comme un handicap par le musicien lors de ses débuts. Jeune, il vivait mal le regard des autres trompettistes. Ce n’est qu’une fois qu’il s’est rendu compte du potentiel de son instrument aux notes orientales uniques qu’il l’adopta pleinement, passant de « la frustration totale à un épanouissement absolu, complet ».

Un record de collaborations tant inspirantes qu’originales.

Initialement, les maisons de disques refusaient de produire la musique d’Ibrahim Maalouf, sous prétexte que son style serait invendable. Face à ces refus, le trompettiste a fait preuve de persévérance et d’autonomie : il a créé son propre label. Ainsi, il a transformé son originalité musicale en un véritable nouveau style. Son originalité a conquis des artistes dans le monde entier : sa carrière est marquée par de nombreuses collaborations avec notamment Oxmo Puccino, Juliette Gréco ou encore Sting. Selon Ibrahim Maalouf, mélanger des styles de musique si diversifiés génère une « inspiration automatique, vecteur d’une créativité nouvelle. »

L’osmose avec son public et son engagement.

Ibrahim Maalouf insiste sur l’importance de la relation entre un artiste et son public, qu’il qualifie d’humaine. Cette sensibilité provient probablement des concerts de son père, qui l’emmenait dès son plus jeune âge. Selon lui, la relation artiste-public se construit progressivement avec de la confiance et du respect. Ibrahim Maalouf estime que la musique n’est pas seulement un art, mais aussi un moyen de fédérer les peuples : ses hommages aux victimes des attentats de Paris s’inscrivent dans cette démarche. Sa mobilisation fait écho à un « monde dans lequel il y a beaucoup de violences, d’amalgames et d’incompréhensions ». Il s’inquiète de cette adversité, « notamment avec la montée en puissance des différents extrémismes », et invite à rester le plus humain possible.

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Actualités – La Croix