Déclin des États-Unis et médias en crise : quel avenir pour nos démocraties ?

Thomas Snégaroff était reçu le 06/12 à la Tribune étudiante de l’EDHEC Business School

États-Unis

Né dans les années 1970, Thomas Snégaroff est plongé durant toute son enfance dans le rêve américain. Entre Nike et Retour vers le futur, sa fascination pour la culture américaine le pousse à en apprendre davantage sur le revers du « triomphe culturel des États-Unis ». C’est pour cette raison qu’il choisit la grande Amérique comme sujet d’étude.  

Aujourd’hui bien loin du rêve américain, Monsieur Snégaroff nous dépeint sa vision des États-Unis. À l’échelle nationale, le bilan qu’il constate est mitigé. À l’issue des élections de mi-mandat en novembre, les Républicains ont conquis la Chambre des représentants, ce que Snégaroff remet à l’inaction de Joe Biden durant cette première partie de mandat. A cette première défaite s’ajoute la suppression de l’arrêt Roe vs Wade qui divise la population américaine plus que jamais.

À l’inverse, à l’échelle internationale, il appuie les intentions de Biden d’agir à l’extérieur de ses frontières. Comme en Ukraine où à contre-courant de la politique « qu’il pouvait juger trop molle d’Obama », Biden, homme de la guerre froide et vice-président sous Obama, adopte une stratégie d’aide militaire face au « retour du réel en Europe ». Ou encore sa politique fiscale, qui pénalise la France, visant à accélérer la transition écologique et à favoriser les entreprises américaines pour ce changement aux dépens des entreprises françaises. 

Quant à la Chine, Thomas Snégaroff explique que depuis les années 2000 le pays réduit ses réserves de bon du trésor américain pour ne plus dépendre du pouvoir impérial américain et ne plus être « dans la main américaine ». Pourtant c’est cette dépendance économique qui nous « protège du pire ». Ainsi, même s’il ne croit pas en une escalade sino-américaine, Thomas Snégaroff dévoile ses inquiétudes face à cette disparition possible du facteur de paix qu’est la dépendance économique entre les deux supers-puissants.

Médias

C’est après avoir corrigé bien trop de copies qu’il arrête sa carrière de professeur en 2021 pour « parler dans d’autres arènes » comme : Brut, France Inter ou encore CPolitique. Parmi ce large choix de formats médiatiques, il spécifie toutefois que Brut était le média le plus libre à ses yeux, par la diversité des auditeurs mais aussi par les sujets abordés. Bien que journalisme et indépendance ne soient pas considérés comme des synonymes, il soutient que cela est tout à fait possible. En prenant son cas de journaliste dans le secteur public, il explique que l’indépendance prime dans son secteur. Néanmoins, face à la polémique récente sur le plateau de TPMP lorsque Hanouna avait dit « ne pas cracher dans la main qui le nourrit », il appuie qu’être journaliste sur certains médias est « déjà un choix politique ». Pour lui le véritable danger des médias est l’auto-censure des journalistes.

Son roman Putzi avait pour objectif de « raconter un siècle d’histoire à travers le regard d’un homme », un homme capable de raconter le vingtième siècle serait selon lui un Chinois qui pourrait dévoiler les échecs du vingt-unième siècle chinois, ses rebondissements et ses victoires avec peut-être en 2023 un renversement du pouvoir chinois. 

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