JO 2024: Entretenir la flamme.

Conférence de L’Agora : Nelson Monfort était reçu le 13 février à la tribune de l’EDHEC Business School

Son métier de journaliste sportif :

Pour se décrire, Nelson Monfort aime utiliser le terme de “passeur d’émotion” : lors de ses interviews, il apprécie aussi bien partager des moments de joie que, parfois, compatir lors des défaites. À travers son sourire, sa gentillesse et sa générosité, il a pu créer une vraie complicité avec des athlètes comme Rafael Nadal ou Usain Bolt. Ce métier lui a aussi permis de vivre des instants qui resteront gravés à vie dans sa mémoire, tels que l’interview des nageurs français victorieux du 4x100m aux JO de Londres en 2012, qui le considéraient comme leur “5ème relayeur”. Concernant la diffusion du sport, il regrette le nombre élevé de diffuseurs mais surtout de plateformes payantes, qui privent le plus grand nombre d’avoir accès au sport. Bien qu’attaché à France TV, il reconnaît qu’à terme, nous devrons nécessairement nous abonner à ces plateformes pour suivre les événements sportifs.

La France est-elle prête pour ses Jeux ?

À ce sujet, il émet de nombreux doutes : pour lui, Paris devra mieux s’organiser afin d’assurer la sécurité, l’accueil des sportifs et des touristes, et plus généralement le bon déroulement des Jeux. Il ajoute que “l’objectif fixé de 80 médailles est irréalisable”, cela s’explique en partie par l’exil de nombreux talents français. Néanmoins, “l’objectif est ailleurs” : la vraie réussite de ces Jeux réside dans la potentielle relance de la culture du sport amateur en France. La France, par les sites exceptionnels qu’elle met en place, tels que Versailles pour l’équitation, se doit d’offrir une belle vitrine au monde. Pour autant, Nelson Monfort regrette le caractère parfois inaccessible de ces Jeux étant donné le prix qu’il faut débourser pour y accéder : les Jeux devraient être pour tous, pas seulement réservés à une élite capable de payer 800 euros pour assister à la finale du 100m.

Les liens entre sport et politique :

Pour faire face aux problèmes de corruption notamment, les Jeux d’été devraient selon lui se tenir en Grèce et les Jeux d’hiver à Chamonix. Ces événements sportifs ont de tous temps été influencés par la politique, comme en témoignent les JO de Mexico en 1968, marqués par les poings levés de Tommie Smith et John Carlos en contestation à la ségrégation aux États-Unis. À certains moments, “le sport semble rejoindre l’histoire”. Avec la guerre en Ukraine, la politique marque aussi le sport : les athlètes russes doivent selon Nelson Monfort pouvoir participer aux JO sous bannière neutre puisque participer aux Jeux est l’objectif d’une vie. Enfin, selon lui, le sport est fédérateur et permet de s’affirmer pour un grand pays ou d’exister pour de plus petits pays tels que la Jamaïque.

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Actualités – La Croix