Le vert, nouvel or noir ? Rencontre avec le PDG de Total, Patrick Pouyanné.

Pour le PDG de Total, « il n’y a pas de grand soir » sur le marché de l’énergie

Polytechnicien et ingénieur du Corps des Mines, Patrick Pouyanné débute sa carrière dans l’administration publique au Ministère de l’Industrie. Dans un premier temps, il est conseiller d’Édouard Balladur sur les questions techniques puis directeur de cabinet de François Fillon. Par la suite, il rejoint le secteur privé en 1997 en intégrant la compagnie ELF, qui sera rachetée trois ans plus tard par le groupe Total. Il gravira tous les échelons jusqu’à devenir PDG de la multinationale en 2015.

A son arrivée en 2015, le prix du pétrole varie : Patrick Pouyanné décide alors une réduction drastique des coûts de production pour absorber les fluctuations. Les investissements sont réduits et les achats sont désormais centralisés pour gagner en efficacité. Du côté de la branche raffinage, Total s’empare de l’ensemble de la chaîne de valeur pour une meilleure gestion à long terme, ce qui a été bénéfique puisqu’aujourd’hui, c’est la section la plus rentable du groupe.

Patrick Pouyanné nous donne sa vision sur la mise en place la transition énergétique. Conscient que la question énergétique s’opère à un « niveau global », il met l’accent sur le rôle de l’Inde et de la Chine, sans qui un changement mondial ne serait pas possible. Sachant que le PDG de Total se félicite du fait que ces deux pays ont commencé à s’emparer sérieusement des problèmes que cause la pollution urbaine.

Pour autant, il n’a pas de doutes sur le fait que « les marchés de l’énergie vont évoluer ». Total a dans cette optique réalisé plusieurs investissements spécifiques, comme par exemple dans le gaz naturel liquéfié qui est une ressource énergétique d’avenir.

Patrick Pouyanné parle aussi de la sécurité des collaborateurs Total. Le groupe est implanté dans de nombreux pays, pas toujours très sûrs. Patrick Pouyanné explique que la sécurité est une priorité pour le groupe. Ainsi, les questions géopolitiques sont au cœur de son travail de PDG et le groupe s’implante donc « là où les conditions le permettent ».

Enfin, selon le PDG de Total, « il n’y a pas de grand soir ». Il considère que le monde ne peut pas, du jour au lendemain, se passer du pétrole. C’est bien parce qu’il y a une demande de pétrole qu’il y a production de pétrole, malgré les mécontentements émis par les jeunes qui manifestent dans la rue, avec, à leur tête, la jeune Greta Thunberg.

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