La technologie au service du bien commun et les grands enjeux contemporains du football

L’Agora, tribune étudiante de l’EDHEC Business School a reçu le 14 mars Jacques-Henri Eyraud, entrepreneur et homme de média français, passionné de football. 

Réformer le football 

Jacques-Henri Eyraud est un passionné de football. Depuis de nombreuses années, il dénonce le fait que ce sport soit devenu aujourd’hui trop conservateur, en retard sur de nombreux points comparé à d’autres sports. Il constate que « 41% de la population française a une bonne image du football contre 70% pour le rugby » et que « 40% des jeunes se désintéressent totalement du football ». Une modernisation de ce sport paraît donc indispensable. 

Il propose notamment plus de transparence dans l’arbitrage ; le basket et le rugby s’engageant déjà sur une telle voie. En effet, au rugby l’échange entre l’arbitre et les joueurs est rendu audible pour les téléspectateurs depuis 2007. Au basket, un compte-rendu des deux dernières minutes de match est publié, il récapitule toutes les décisions de l’arbitre et relève les fautes d’arbitrage qu’il y a eu. Cela permet une plus grande transparence envers le public qui est informé des décisions rendues par l’arbitre. De ce fait, cela permet d’éviter toutes théories complotistes qui pourraient naître après le match à la suite d’erreurs d’arbitrage et à une mauvaise interprétation de celles-ci. Ainsi, « il faut essayer de trouver des moyens d’organiser le spectacle du football différemment » afin de susciter un plus grand intérêt et une plus grande transparence souligne l’invité.

Les nouvelles technologies au service du sport ?

Bien sûr, le rôle de la technologie dans la réforme du sport est majeur. L’impact des nouvelles technologies est étroitement lié aux problématiques du dopage. En effet, certains clubs sportifs travaillent sur la plasticité cérébrale des joueurs, c’est-à-dire leurs capacités cognitives. Aujourd’hui grâce à des outils technologiques (trackers fixés sur le cerveau, puces…), on peut étudier le temps de réaction d’un joueur et améliorer sa réactivité. C’est un exemple parmi tant d’autres, mais il faut être vigilant à ces outils car cela pourrait profondément transformer le sport et conduire à son dévoiement si leur utilisation n’est pas encadrée. 

Jacques-Henri Eyraud souligne aussi le danger des nouvelles technologies qui ciblent des jeunes défavorisés pour les paris sportifs. Cela relève de pratiques « malsaines » et « intrusives ». Il souligne que c’est toute l’architecture du web qui est à revoir afin d’éviter ce genre de pratiques. 

L’aventure entrepreneuriale 

Jacques-Henri Eyraud est avant tout un entrepreneur. Dans les années 2000, il a voulu lier métier et passion. Cela a été une évidence pour lui. À l’époque, le sport était accessible seulement sur des chaînes de télévisions payantes ou dans la presse papier. Il a donc voulu remédier en proposant une plateforme de vidéo de sport à la demande. Aujourd’hui, après mûres réflexions, il a fondé Sportever, un grand groupe de média digital spécialisé dans le domaine.

Pour lui, « la beauté du métier d’entrepreneur c’est de défricher : aller sur des voies, des chemins très peu pratiqués », et c’était le cas à son époque. Mais c’est aussi savoir écouter et être attentif aux tendances du marché. Savoir « pivoter » est une qualité capitale pour un entrepreneur, il ne faut pas avoir peur de changer de modèle, comme il a dû le faire à ses débuts, quand on se rend compte que l’on s’engage sur le mauvais chemin. Mais surtout, c’est ce qui nous guide qui compte. Il faut s’engager dans un domaine qui nous passionne, qui nous anime, et non pas parce-qu’il est considéré comme « à la mode ». Voilà les clés de la réussite !

Jacques Henri Eyraud a conclu la conférence sur une phrase de R. Char : « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s’habitueront ». 

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