Le 3 mars l’Agora a reçu à sa tribune Yannick Agnel.

JO 2012

Tout le monde se souvient d’où se trouvait Yannick Agnel lors de ce fameux 4×100 mètres des Jeux de Londres en 2012. Il y créa l’exploit en battant les américains Michael Phelps et Ryan Lochte, véritables légendes de la natation : « Bien sûr que j’avais l’impression de pouvoir gagner » assure le nageur avec confiance à la Tribune.

Ce niveau d’excellence est le fruit de longues années de travail et d’un effort collectif très important de la part des nageurs, mais aussi des entraineurs et du staff afin de créer une véritable émulation et réaliser in fine de grandes performances. Ce n’est pourtant pas une partie de plaisir, précise Monsieur Agnel. Effectivement, cela passe forcément par des moments de tensions, des scissions, mais il ne retient que les bons moments et la famille qu’il a su créer avec son groupe d’amis : un groupe « pour qui on a la force de se lever à six heures du matin pour aller s’entraîner ».

Après-carrière

Après une retraite anticipée à 24 ans à la suite des JO de 2016, le quasi-retour à l’anonymat aurait dû être un choc : « j’ai perdu tous mes sponsors, sauf un. Lorsque tu es sportif tout t’est donné sur un plateau, une fois de retour à la réalité, c’est autre chose, il n’y a plus personne. ». Pourtant, et fort heureusement, Yannick Agnel a su garder les pieds sur terre tout au long de sa carrière. « Je le vis bien, tu vois, je préfère être Daft Punk plutôt que Johnny Hallyday. Lorsque tu es toi-même, tu n’as pas grand-chose à craindre. » Il décide alors de saisir le « milliard d’opportunités » qui lui sont proposées et décide de réaliser des missions de consulting, ou faire des conférences. Mais c’est surtout dans l’E-sport que Yannick Agnel trouvera son nouveau point d’ancrage. En tant que directeur de la team MCES, celui-ci souhaite que cette discipline soit considérée comme un sport à part entière, « Il y a plus de 100 millions de spectateurs. Aujourd’hui on ne peut faire sans ! ».

Futur de la natation française

Depuis les Jeux de Londres, le niveau des nageurs français a diminué graduellement, au point où l’on considérait cette discipline comme morte en France. Pourtant, la France regorge de « pépites » selon Yannick Agnel. Il s’agit dès lors de les mettre dans les meilleures conditions possibles : « C’est une vague reconstruction, il faut leur laisser du temps ».

Yannick Agnel remet tout de même la mentalité française en cause car elle aurait besoin d’évoluer, notamment au niveau de la relation entre l’entraineur et le nageur : « La prise de distance est donc différente, en France le coach est vu comme le gourou qui fait tout, aux Etats-Unis ce n’est pas le cas. », dit-il, force d’une expérience outre-Atlantique. « On n’a pas assez la culture en France du management d’équipe en France. Il y a un équilibre à trouver, qui rendra en France l’approche plus saine ».

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