Nouveau coup de tonnerre pour tous les petits commerçants ! Ils sont les grandes victimes de l’épidémie : bars, cafés, restaurants, librairies, magasins de jouets… Ces commerces dits « non-essentiels » se sont vus contraints de fermer boutique. Alors à l’annonce de ce deuxième confinement, la colère s’est fatalement exacerbée. D’autant plus que pour beaucoup d’entre eux les fêtes de fin d’année sont un crucial. Beaucoup ont appelé à la mobilisation à travers le pays pour montrer à l’État et aux français leur détresse. Des manifestations ont eu lieu à travers toute la France et notamment à Toulouse au début du mois où toutes les professions dites « non-essentielles » se sont symboliquement réunis en noir pour orchestrer leur enterrement.

La classe politique n’aura pas manqué de réagir vivement et d’accorder comme à son habitude son soutien sans faille en ces temps de crise. En ligne de mire : Amazon. S’il y en a un pour qui ce confinement est une aubaine, c’est bien le géant de la vente en ligne. Pendant que les petits commerçants mettent la clef sous la porte, l’entreprise prospère ! La vente en ligne n’a jamais été autant d’actualité.

« Stoppez Amazon avant que ce ne soit trop tard », c’est le nom donné à la tribune signée par 120 responsables politiques et syndicats dont Philippe Martinez, Jean-Luc Mélanchon ou encore Jean François Juillard le directeur de Greenpeace France. Ils exigent que l’État prenne des décisions fortes en matière de taxation envers Amazon.  Cette taxe permettrait notamment de financer des mesures de préservation de l’emploi et le fonds de solidarité pour les petits commerces. Également dans le viseur : l’impact environnemental conséquent lié au transport des produits et l’aspect nocif de la consommation effrénée de ces mêmes produits. Pour les signataires de cette tribune, en promouvant la surconsommation et les achats compulsifs, Amazon est devenue une arme de capitalisme massive.

Pourtant s’attaquer à Amazon c’est s’attaquer à un acteur majeur de notre économie ! Amazon c’est 9 300 emplois en France, 9,2 milliards d’euros d’investissement et c’est surtout le moyen pour 11 000 entreprises françaises de vendre leurs produits. La situation est certes inéquitable mais doit-on réellement permettre l’ouverture des petits commerces ? Les mois d’octobre et novembre ont été des mois où le virus a fortement circulé et a fortement tué. Fallait-il que le gouvernement n’agisse pas et laisse tout ouvert au risque de perdre le contrôle de l’épidémie ?

Autre point de discorde entre les différents protagonistes : le Black Friday. Les signataires de la tribune mettaient également en exergue le fait que cette situation de concurrence déloyale allait s’accentuer à ce moment. Il faut rappeler que le Black Friday a tout de même rapporté 5 milliards d’euros aux commerces physiques en 2019 selon Bercy. Pour mettre fin à cette polémique le gouvernement a tranché : un report du Black Friday au 4 décembre avec l’ouverture des petits commerces. Pour ce qui est de la grande distribution et Amazon, ils ont d’ores et déjà déclaré être favorable à ce report. Mais alors, faut-il blâmer Amazon de nous offrir la possibilité d’acheter pléthore de produits sur Internet quand on veut et où on veut ? Certes le confinement fait qu’il y a une concurrence déloyale entre le commerce en ligne et les boutiques physiques mais peut-on réellement faire autrement pour le moment ?

Rédaction : Hugo Nicaise et Carmen Schober
Relecture : Thomas Blasi

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