SERVIR

 

 

L’Agora a eu le plaisir d’accueillir l’un des plus éminents militaires du pays à sa tribune, Pierre de Villiers, où celui-ci a fait part de sa carrière hors-norme au sein de l’armée française.

A 19 ans, Pierre de Villiers cherchait à « servir quelque chose de grand ». Depuis son admission à l’école spécial militaire de Saint-Cyr, celui-ci n’a jamais quitté le monde de l’armée. Durant sa carrière militaire, Pierre de Villiers a alterné les responsabilités en régiment, jusqu’à obtenir le titre honorifique de Chef d’Etat-Major des Armées en 2014. Le Général a alors été chargé du commandement d’opérations extérieures, telles que les opérations Barkhane et Sangaris, et d’opérations sur le territoire national à l’image de l’opération Sentinelle. Celui-ci démissionnera en juillet 2017 suite à un différend avec Emmanuel Macron à propos du budget accordé aux Armées.

Lorsque le rythme s’accélère

En trois ans et demi, le rôle de Chef d’Etat-Major s’est transformé au rythme des diverses guerres. Selon le Général de Villiers, nous sommes entrés depuis 2001 dans une période de grande incertitude : l’action militaire se concentre depuis sur le terrorisme et les Etat-puissances. Il souligne alors la nécessité d’être créatif en termes de stratégie, afin de prendre de court l’adversaire dont la mobilité ne cesse de grandir.

 « Il faut parfois dire non, c’est ce que j’ai fait. »

Le Général affirme que si l’armée française gagne la guerre, elle ne gagne pas forcément la paix. Selon lui, nos interventions doivent être complétées par un développement dans la région ciblée, en gagnant la confiance de la population, afin d’établir après la guerre une paix durable.

Pierre de Villiers se heurtait au nouveau Président sur un point majeur, le budget des armées. Depuis trois ans, l’armée vit au-dessus de ses capacités à hauteur de 30% : la flotte et les équipements militaires sont vétustes, et on ne cesse de tirer sur la disponibilité des soldats. Selon le Général, une cohérence entre moyens et missions doit être rétablie par une régénération des moyens et une modernisation des équipements.

Le sujet d’Europe de la Défense a également été abordé : « Dans ce contexte de grande instabilité, l’Europe en a urgemment besoin ». Selon le Général, le mythe de l’armée composée de soldats aux diverses nationalités n’existera pas : on ne meurt pas pour la communauté européenne mais pour sa patrie. Pour autant, Pierre de Villiers déclare que sans unité, l’Europe coulera. Afin d’améliorer cette Europe de la Défense, il est nécessaire de réduire la bureaucratie, le nombre de technostructures, et de réformer rapidement les organisations de Défense.

« Aimons notre jeunesse, elle nous le rendra. »

La conférence se clôture avec un message à la jeunesse, espoir de la patrie. L’armée n’est pas composée de machines, mais est plutôt une incarnation de la richesse et de la diversité de la patrie. « Notre rôle est aujourd’hui de transmettre les valeurs véhiculées par l’armée aux plus jeunes, fraternité, courage, détermination, mais surtout sincérité ».

 

 

Categories:

Tags:

Comments are closed

Actualités – La Croix