L’Agora reçoit Clara Gaymard et Gonzague de Blignières

Clara Gaymard et Gonzague de Blignières : leur plaidoyer pour l’innovation made in France.

 

Le 9 février dernier, L’Agora recevait Clara Gaymard et Gonzague de Blignières pour une conférence sur le thème : «  L’innovation : un remède à la crise ? ». Les deux ex-PDG, dont la complicité a enthousiasmé l’auditoire, ont livré leur vision de l’entreprenariat français.

Pour Gonzague de Blignières, la France ne sortira de son marasme économique qu’en encourageant l’emploi auprès des petites entreprises. Elles seules ont le pouvoir de relancer l’économie et de faire baisser le chômage. Or, chiffres à l’appui, il explique que « En France, seulement 5% des entreprises ont 10 salariés, contre 10% en Grande Bretagne ».

En cause, ce que les deux ex-PDG aiment à appeler le  « tunnel de la mort ». Il s’agit de la 5ème année d’existence que les entreprises nouvellement crées peinent à traverser. Besoin de financement, manque d’internationalisation… nombreux sont les obstacles fatals à plus de 50% des entreprises françaises ayant moins de 5 ans.

Aider des entreprises à passer ce tunnel de la mort est l’une des vocations de Raise, la société d’investissement doublée d’un fonds de dotation créée par Gonzague de Blignières et Clara Gaymard. Ce type de structure, inédite en France, est née d’une révolte : celle de ses deux créateurs face à une tribune du quotidien Libération qui, en septembre 2012, titrait : « Jeunes de France, votre salut est ailleurs : barrez-vous ». Pour les deux invités de l’Agora, la France est au contraire pleine d’opportunités et un formidable terreau d’innovation.

D’autre part, se qualifiant eux-mêmes de « philantrepreneurs », il s’agit pour les deux ex-PDG de donner à l’entreprise une vocation sociale : « Un homme se définit plus par rapport à ce qu’il donne que par rapport à ce qu’il gagne » a pu déclarer Gonzague de Blignières. Et c’est cette dimension que donne le fonds de dotation à Raise.

Clara Gaymard a part ailleurs eu l’occasion de revenir sur le rachat très médiatisé et controversé de la branche énergie d’Alstom par la filière française de l’américain General Electric dont elle a quitté la tête peu de temps avant la conférence. L’ancienne énarque en a d’ailleurs profité pour rappeler qu’il ne fallait pas confondre patriotisme économique et nationalisation de l’économie.

En fin de conférence, la question de la place des femmes dans l’entreprise a été abordée. Clara Gaymard, qui est aussi présidente du Women’s Forum, déplore le retard français en la matière et le considère comme un des plus gros handicaps du pays. Pour l’ex-PDG de GE France, l’avenir des femmes en France est directement lié à celui du pays.

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